La traversée à bord des pirogues privées à Ndioum, une activité qui rapporte

11 octobre 2012

La traversée à bord des pirogues privées à Ndioum, une activité qui rapporte

Avec les difficultés que connaissent les populations de la commune de Ndioum, localité située au nord du Sénégal, dans la région de Saint-Louis, la traversée avec les pirogues privées semble devenir une aubaine pour certains jeunes.  Dans cette localité coupée en deux par le Doué, un des bras du fleuve Sénégal, où les gens sont obligés de traverser quotidiennement, certains privilégiés ne manquent pas d’initiatives. Aujourd’hui, trois embarcations appartenant à des particuliers assurent la navette. Très contestée au début, cette activité a conquis beaucoup de clients. « Je pense que c’est une bonne idée de leur part et cela permettra aux gens de traverser en toute sécurité, sans bousculade, ni surcharge », témoigne Alassane Dème, venu de Thiélaw, à une cinquantaine de kilomètres de Ndioum.

« Senegalese pirogue », par slosada

Dans ces embarcations, la sécurité est presque garantie. Le nombre à bord ne dépasse pas dix personnes, ce qui permet aux usagers de traverser avec l’esprit tranquille.  « Cela fait maintenant 3 ans que je travaille ici comme passeur, mais je n’ai jamais eu de problème. Je respecte les normes et tout se passe bien entre les passagers et moi », tonne Baye Diop, un des jeunes passeurs, recrutés  par les propriétaires  embarcations.

Si au niveau du bac les gens ne payent rien comme taxes, au niveau des pirogues privées, il faut débourser 100 francs, à l’aller comme au retour. Ce que certains riverains ne cessent de décrier. « Nous apprécions le  travail remarquable des piroguiers car la sécurité y est, mais nous jugeons les prix chers », regrette une ménagère. Mais pour Thiama, un autre passeur, les prix sont raisonnables. « Nous sommes des jeunes et nous n’avons pas d’autres activités. En plus nous fournissons beaucoup d’efforts, surtout en période hivernale où  le Doué augmente de volume », argumente-t-il.

Malgré la cherté des tarifs, nombreux sont ceux qui empruntent les embarcations privées. Ce qui fait l’affaire des passeurs qui se frottent les mains. « En moyenne, je gagne jusqu’à 5000 francs par jour. Par contre, le lundi, jour du marché hebdomadaire et avec les pannes récurrentes du bac, je me retrouve avec Le double », avoue Baye Diop. Ces pirogues, appartenant à des particuliers assurent cette activité depuis presque quatre ans. Ils ne versent aucune taxe et chacun travaille pour son chef. « Nous sommes tous des fils de pêcheurs. Nous utilisons nos muscles pour affronter le fleuve sans l’aide de personne. Donc je ne vois pas le sens de vouloir nous faire payer des taxes », se justifie Thiama.

Bientôt un pont sur le Doué

Très appréciées, ces embarcations privées restent avec le  bac, les moyens de transport les plus sûrs, car  garantissant une sécurité totale. Elles rappellent la période où des vedettes assuraient la traversée à Ndioum.  Activité qui n’avait malheureusement pas duré, car les taxes imposées par ces derniers ne convenaient pas aux usagers. Ce qui avait précipité leur départ en fin 1996.

Aujourd’hui, les passeurs se font des soucis sur leur avenir, avec notamment la réalisation prochaine d’un pont sur ce bras du fleuve Sénégal. C’est  donc tout une activité qui va disparaître, au grand désarroi de ces passeurs. « Nous n’avons pas le choix car nous sommes tous de la localité. Mais nous souhaitons que les autorités  locales pensent à nous, en nous impliquant dans les travaux de ce futur pont. Histoire de nous compenser en quelque sorte », plaide Baye Diop.

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Commentaires

Ameth DIA
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Félicitation pour ton premier article. Ces passeurs dont tu parles me rappellent la période où le pont faidherbe était en réfection, il y avait aussi ce trafic. Les passagers devaient payer 100 fr pour accéder à l'île.