Mamadou Thiam

Abdoulaye Diallo, vice président de l’association des anciens internationaux de football

« Nous méritons respect et considération »

C’est un Abdoulaye Diallo très remonté que nous avons reçu dans les locaux de Stades. Il était venu plaider la cause des anciens internationaux qui selon lui, sont dans un oubli total. A travers cet entretien, l’ancien arrière central des Lions des années 60 fait appel aux anciens internationaux toutes générations confondues afin de réclamer la place qui leur revient dans le landernau du foot sénégalais. Il plaide également pour l’élection sans délai d’un nouveau président pour succéder à Cheikh Seck, devenu vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).

Abdoulaye Diallo, vous êtes le vice-président de l’association des anciens internationaux de football. Qu’est-ce qui motive votre déplacement aujourd’hui dans les locaux de Stades ?

Je suis venu vous rendre visite afin d’aborder certaines questions concernant le sort des anciens internationaux que nous sommes. Notre association existe depuis 1992, 20 ans déjà. Mais nous constatons qu’on ne nous accorde pas la place qui nous revient. Nous avons tant donné pour ce pays, fait tant de sacrifices. Mais vous le constatez-vous-même, nous faisons face à de nombreux problèmes. Nous ne savons plus qui est ancien international et qui ne l’ai pas. La structure n’a plus de président depuis que Cheikh Seck est devenu vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Il faut forcément lui trouver un remplaçant et cela passe par une élection. Nous sommes entrain de sensibiliser les uns et les autres pour se mettre autour d’une table afin de donner un nouvel élan à notre association. Nous devons impérativement élire un nouveau président.

Justement, qu’est-ce qui bloque cette élection ?

A mon avis, je peux dire que rien ne bloque cette élection. Le problème majeur c’est de regrouper les personnes et notre démarche s’inscrit dans ce sens. Nous voulons sensibiliser toutes les personnes concernées pour aller à des élections le plus rapidement possible. Vous savez, si nous rencontrons toutes ces difficultés, les autorités y ont une part de responsabilité. La démarche, elle est simple. A leur niveau, il fallait pour chaque région, recenser les anciens internationaux qui s’y trouvent. Et sur cette base, la donne serait plus facile. Nous pourrions facilement se réunir.
Mais aujourd’hui quand même quand ont parle d’anciens internationaux, immédiatement c’est la génération de 2002 qui refait surface…….
C’est vraiment regrettable que les gens puissent avoir une telle appréhension des choses. Avant 2002, d’autres footballeurs talentueux ont eu à écrire les plus belles pages de l’histoire du foot sénégalais. C’est vrai, nous ne pouvons pas ne pas évoquer cette génération, mais il ne faut pas aussi oublier ceux d’hier. Dans notre association, nous ne faisons pas de distinction. C’est une structure qui regroupe toutes les générations de footballeurs. Nous sommes une famille et nous devront ensemble revendiquer la place qui nous revient. Personne ne le fera à notre place. Nous ne devrons pas accepter que les gens nous divisent. Nous avons beaucoup à apporter au foot sénégalais et c’est en se donnant la main que nous y arriverons.

Selon vous, quelle est la place des anciens internationaux dans la gestion du football au Sénégal ?

Les anciens internationaux constituent la mémoire du pays. Rien ne devrait se faire dans le domaine du football sans nous y associer. On doit avoir des représentants dans toutes les structures qui s’activent dans le domaine du football. Avec Abdoulaye Mactar Diop (NDL ancien ministre des sports), nous avions une certaine reconnaissance. A chaque fois que l’équipe devrait jouer hors du pays, on avait une invitation. Dans les stades au Sénégal, l’entrée était libre et gratuit pour les anciens internationaux. Mais ce qu’on voit aujourd’hui est regrettable. Quand on va jusqu’à nous refuser l’accès aux stades, je dis que nous ne méritons pas un tel traitement. Nous avons représenté ce pays que nous aimons tant des années durant. Nous ne réclamons que ce qui nous revient de droit. Vous savez, il n’est pas donné à toute personne de bénéficier de l’hymne national. Seul le président, les soldats et les sportifs peuvent en bénéficier. Donc, on nous doit respect et considération. C’est vraiment absurde quand on voit un président qui reçoit des lutteurs et leur promettre une enveloppe de deux milliards pour une mutuelle, alors que nous avons représenté dignement ce pays à travers le monde. On doit nous donner la place qui est la nôtre.

Concrètement que pouvez-vous apporter au football sénégalais ?

Mais écoutez, nous sommes utiles à tout les niveaux concernant la gestion du football dans notre pays. Moi je dis souvent à mes amis que le football doit revenir aux footballeurs. C’est inadmissible que le secteur se retrouve entre les mains des personnes inconnues du domaine. Nous avons défendus ce pays et nous connaissons bien les maux qui gangrènent le football. Ce secteur ne peut se faire sans les anciens internationaux. Nous méritons d’avoir des représentants au niveau de toutes les instances. Que ce soit à la fédération, la Ligue Pro et les autres structures qui s’activent dans le football.

N’est-il pas aussi de votre faute si les autorités ne vous prennent pas comme il se doit, dans la mesure où vous-même vous avez des difficultés à vous organiser ?

Nous n’avons pas de problème pour nous organiser. Vous savez, dans de nombreux pays, les anciens internationaux sont bien traités. Vous prenez l’exemple de la Cote d’Ivoire. Ce sont les autorités qui sont en première ligne pour plaider leur cause. En ce qui nous concerne, ce sont les autorités qui devraient penser à nous, car durant notre jeunesse, nous avions tous donné pour ce pays. Nous sommes entrain de mourir petit à petit. C’est de notre vivant qu’on doit nous rendre la place qui est la nôtre. Je ne veux pas qu’on met des millions après ma mort. J’ai des fils qui fils qui évoluent dans le sport (NDL : Oumar Diallo, ancien international et Moustapha Diallo, qui évolue actuellement à Guingamp en France). Je peux bien rester dans mon coin et faire ma vie tranquillement. Mais c’est un combat qui nous engage tous. Beaucoup d’entre nous dans leur jeunesse ont dû abandonner les salles de classes pour s’adonner au football. C’est un sacrifice énorme que ces derniers ont fait. Nous ne demandons qu’une reconnaissance car nous sommes de dignes fils de ce pays.


Yatma Diouck, ancien international, premier sénégalais à l’OM: « Au Sénégal, aucun gardien de but de ma génération ne m’a résisté »

Yatma Diouck ! Son nom ne dit peut être rien à la jeune génération. Mais il fut le premier sénégalais à évoluer dans le club français de l’Olympique de Marseille. A 66 ans, il est une légende vivante dans sa ville natale de Saint-Louis. En marge de la soirée de gala de l’Association nationale de la presse sportive (Anps) tenue dans la ville de Mame Coumba Bang, Yatma Diouck nous a accordé une interview. Il revient ici sur ses débuts à Saint-Louis, son aventure en sélection, mais aussi son passage à l’OM. Il jette également un regard critique sur le football d’aujourd’hui et les difficultés qui plombent le secteur, tout en apportant son appréciation sur l’évolution du foot sénégalais, avec notamment la nomination d’Alain Girese à la tête des Lions.

Entretien.

L’ANPS a honoré les anciennes gloires de Saint-Louis dont vous faites partie. Qu’est ce que cela vous fait de recevoir une telle distinction, dans la Ville qui vous a révélé au monde ?

Vous savez, il n’y a rien de plus beau que ce geste de l’ANPS. Dans ma vie, j’ai eu un Lion d’Or, un ordre du mérite. Mais être décoré dans ma ville natale, devant mes enfants, mes épouses, mes amis, mes parents, y a pas plus beau que ça. Je revois ici mes anciens camarades, mes aînés et cela fait plaisir. Je ne saurais vous expliquer à quel point je suis comblé. Je remercie l’ANPS et les hommes de médias du pays. Sans eux, personne ne parlerait encore de nous. Je voulais que vous soyez mon interprète au prés de mes anciens supporters, de mes adversaires qui sont aujourd’hui là. Certains jouaient au Réveil, d’autres à la Saint-Louisienne ou l’Espoir. Je tiens personnellement à remercier Mamadou Koumé pour cette belle initiative et toutes les actions qu’il pose.

Il sera certainement difficile de parler de vous à la jeunesse d’aujourd’hui. Qui est Yatma Diouck ?

Je suis né à Saint Louis du Sénégal. Je suis un ancien international sénégalais. J’ai eu la chance d’habiter le quartier Santhiaba, dans la Langue de Barbarie. C’est dans les rues de ce quartier que j’ai appris à jouer au football, avec des amis dont Yérim Diagne. J’avais également d’autres amis à savoir Cheikh Thioune, Youssou Ndiaye (ancien ministre des sports) qui jouaient dans l’équipe de la Saint-Louisienne. J’avais une grande admiration pour eux et je voulais suivre leurs traces. J’étais toujours à leur lieu de préparation de match les samedis et les lundis pour les réunions de critiques. C’est de là que j’ai vraiment eu la passion du foot.

Quel âge aviez-vous à l’époque ?

J’étais jeune, j’avais pratiquement entre 15 et 16 ans. Cheikh Thioune que les gens appellent « maréchal » me disait toujours de venir et qu’ils vont m’aligner. Et quand il me disait cela, j’étais qu’un simple supporter de la Saint-Louisienne. Mais il a fallu que mon nom commence à parcourir les rues de la Ville pour que les gens s’intéressent à moi. J’étais avec mon ami d’enfance Yérim Diagne. C’est durant cette période que les dirigeants de Réveil (un autre club de Saint-Louis) sont venus pour nous demander de rejoindre leur équipe Yérim et moi. A cette époque, le Réveil avait gagné la coupe de l’Aof (Afrique occidentale française). Immédiatement, ils voulaient nous faire jouer. Mais nous n’étions pas photographiés et cela ne répondait pas aux règlements d’alors. Par la suite, les dirigeants ont pu régler cela.

Cela suppose que vous n’avez pas connu les petites catégories avant d’évoluer avec les séniors ?

Dans ma vie de footballeur, je n’ai jamais connu la petite catégorie. Et c’est sur cette dimension que j’avais fait les tests avec le Réveil. J’avais à peine 17 ans et demi. Mes aînés me disaient toujours : « Yatma, tu peux faire ce que tu désires sur le terrain », se remémore-t-il, nostalgique. A travers cela, ils voulaient me libérer, car ils ne doutaient point de mes qualités. Ils savaient que techniquement et tactiquement j’avais le niveau.

Vos premiers pas en équipe nationale du Sénégal ?

J’avais passé une année dans mon club de Réveil de Saint-Louis. Et c’est de là que j’ai rejoint l’équipe nationale du Sénégal. J’ai eu à participer en 1962 à la coupe Kwame Nkrumah à Accra au Ghana. J’étais également de la génération de 1963 qui avait à l’époque remporté les jeux de l’amitié. J’ai participé à l’aventure d’Addis Abéba en Ethiopie. Ce sont des moments forts qui me marquent encore. Je peux dire qu’en équipe nationale, j’ai réussis. Je vous rappelle que jusqu’à nos jours, notre victoire aux jeux de l’amitié demeure le seul trophée majeur de l’histoire de notre football. Ma fierté, j’étais le plus jeune joueur du tournoi avec 17 ans et demi. Quand je vous dis que j’ai joué avec Lamine Diack qui fut mon entraîneur, mon directeur technique. A l’époque, il y avait Youssou Ndiaye, Elhadj Malick Sy « Souris » qui étaient mes aînés, avec Yérim Diagne qui a une année de plus que moi.

A quel moment avez-vous senti le besoin de s’exiler et plus particulièrement en France ?

Mon départ pour la France est lié à ma prestation à Addis Abéba en Ethiopie. C’est de là-bas que Mario Zatelli qui était à la tête de l’Olympique de Marseille m’a repéré. Je me rappelle encore qu’avant mon départ, nous sortions d’un match face à la Côte d’Ivoire que nous avions gagné ici par deux buts à un. On avait joué le match samedi et dimanche je suis revenu à Saint-Louis. Lundi, on m’annonce que je dois impérativement rallier Marseille pour un test.

Comment étaient vos débuts avec l’Olympique de Marseille ?

En 1968, j’arrive à Marseille la nuit et le lendemain, on me dit que je dois aller à l’entraînement des olympiens. J’ai donné mon accord, puisque c’était un match d’entraînement. Arrivé au stade, je vois Joseph qui était un puissant avant-centre camerounais, avec un autre togolais du nom de Frank Fiavo. A cet instant, je me suis dit qu’il s’agit de l’équipe amateur. Le seul que j’avais reconnu, c’était Jean Djorkaeff (Ndlr : père de Youri, ancien footballeur Français). C’était le capitaine de l’équipe. Vous savez à l’époque, y avait pas tellement cette médiatisation. Je suis parti avec l’idée que ces gens là sont des amateurs. Moi qui suis international, je dois être plus fort qu’eux.
Le stade était plein et je vous jure qu’on a fait que 45 minutes, j’avais déjà tout le monde dans ma poche. Il y avait l’arrière droit du nom d’André Tasson qui était titulaire indiscutable, je l’ai grillé comme je veux. Il me disait Yatma, ici les places sont chères. A la fin de la rencontre, les gens voulaient tous me voir de prés. Tout le monde parlait de moi. Mon cas, il est spécial. Ils me donnaient de l’argent et ils étaient tous contents de moi. Mon histoire avec Marseille, on peut passer toute la soirée à discuter, mais peut être que tu ne le pourras jamais enregistrer. J’ai fait deux ans là-bas, mais j’ai eu la malchance, le découragement, avec aussi des choses que je ne pourrais pas dire ici. J’avais eu trop de confiance des dirigeants marseillais de l’époque.

En vous replongeant à vos débuts, quel regard portez vous sur le football d’aujourd’hui ?

Pour moi, il est impossible de faire une telle comparaison. Les ballons ont changés, les terrains aussi. Aujourd’hui, le football est médiatisé. Nous avions plus d’espace que les attaquants que nous voyons de nos jours. Avec les systèmes mis en place, c’est plus compliqué pour eux. A l’époque aussi, nous avions des joueurs extrêmement forts. Aussi forts que la génération d’aujourd’hui. Je ne peux pas me juger, mais je peux vous assurer qu’ici au Sénégal, aucun gardien de ma génération ne peut dire qu’il n’a pas encaissé un but de ma part.

La Ligue Pro entame sa quatrième année. Est-ce qu’au niveau de Saint-Louis vous sentez ce professionnalisme ?

Les gens s’agitent en parlant de professionnalisme, mais je pense que ce n’est pas encore ça. Nous sommes encore en apprentissage, mais il faut que les gens contribuent. Il faut avoir à la base, des personnes qui soutiennent les initiatives. Ici à Saint-Louis, nous n’avons rien vu du professionnalisme. Un club professionnel doit avoir un bon budget capable de payer les joueurs mensuellement. Mais tel n’est pas le cas. Les footballeurs entrent souvent tardivement dans leurs fonds. Ce qui est anormal pour un club qui se dit professionnel. Dans de nombreux clubs, ce sont les mêmes problèmes.

L’équipe nationale de football du Sénégal à un nouveau entraîneur en là personne d’Alain Giresse. Connaissez-vous l’homme ?

Alain Giresse, je l’ai connu en tant que footballeur. Il était intelligent et il jouait bien. Mais moi en ce qui me concerne, je ne me fais pas de fixation sur une personne. Lui ou un local, le plus important est d’avoir un bon entraîneur, capable de faire de bons résultats pour le peuple sénégalais. Dans une autre mesure en tant que ancien international, je suis pour l’expertise locale.
Quelles devraient-être les priorités du nouvel entraîneur pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés ?

Giresse fut un grand joueur. Le football sénégalais traverse certes des moments troubles, mais je pense que sur les deux ans de son contrat, il peut y arriver. S’il parvient à choisir les bons hommes, je suis convaincu qu’il pourra atteindre les objectifs qui lui sont assignés.


Sénégal : à l’aube de leurs carrières, les Lions de la Téranga trouvent refuge en Angleterre

El Hadji Diouf Holding the CIS cup after the CIS cup final where Rangers won 2-1 against Celtic, par Botham1983 (Wikimedia Commons)
El Hadji Diouf Holding the CIS cup after the CIS cup final where Rangers won 2-1 against Celtic, par Botham1983 (Wikimedia Commons)

De la glorieuse équipe de football du Sénégal de 2002, quart-de-finaliste de la Coupe du Monde en Corée et au Japon, rares sont les joueurs qui continuent de briller sur les terrains de football de l’Hexagone. Âgés et ayant perdus leurs jambes, les quelques Sénégalais encore en activité jouent les seconds rôles dans leurs équipes, parfois dans des formations modestes. Nombre d’entre eux vivent aujourd’hui en Angleterre, où ils attendent lentement la retraite. Si certains reviennent au bercail pour intégrer le championnat national, d’autres ont tout simplement raccroché les crampons et épouser une nouvelle carrière.

Que devient la génération 2002 ?

2002 est la période faste du football au Sénégal. C’est durant cette année que le pays a atteint pour la première fois une finale de Coupe d’Afrique des Nations (face au Mali), mais surtout les quarts-de-finale du mondial asiatique (en Corée et au Japon, le Sénégal s’était incliné face à la Turquie aux portes des demi-finales). Le monde entier venait ainsi de découvrir une nouvelle génération de footballeurs au lendemain prometteur. Dix ans après, que reste-t-il de cette bande ?

Quand les jambes ne répondent plus, il faut se chercher une autre occupation. Et dans le domaine du foot, les choix ne manquent pas. Agents de joueurs, entraîneurs, chroniqueur sportif… Bref, il y a tout ce qu’il leur faut pour une bonne reconversion. Ancien capitaine des Lions, Alioune Cissé est en train de se faire un nom en tant qu’entraîneur. Après son bon parcours aux Jeux olympiques de Londres en tant qu’adjoint aux côtés de Karim Séga Diouf (le Sénégal a atteint les quarts-de-finale du tournoi), il faisait même parti de la liste des postulants pour succéder à Joseph Koto sur le banc des Lions.

Un autre qui a surement réussi sa reconversion, c’est l’ancien milieu de terrain Kalilou Fadiga, qui s’active en tant qu’agent de joueurs. Après une carrière en dent de scie, marquée notamment par des blessures et une arythmie cardiaque, l’ancien gaucher n’a pas hésité à raccrocher les crampons. A côté de ces deux anciens Lions, d’autres sont tout simplement revenus au bercail, où ils jouent au championnat national. Moussa Ndiaye et Pape Bouna Thiaw en sont les exemples.

L’Angleterre, le « cimetière » de vieux Lions

Mais une bonne partie des joueurs qui faisaient partie de la sélection nationale en 2002 se trouvent aujourd’hui en Angleterre. Double ballon d’or africain, Elhadj Diouf a posé ses baluchons depuis quelques temps à Leeds United (D2 anglaise), après avoir parcouru de nombreuses formations anglaises. Il a même joué en tant que pigiste, c’est-dire sans contrat, avant de s’engager pour 18 mois avec son nouveau club.

Un des piliers du milieu sénégalais avec Pape Bouba Diop au mondial asiatique, Salif Diao, à 35 ans termine lentement sa carrière dans le staff de Stoke City. Au même moment, son compère Bouba Diop s’offre du temps de jeu avec Birmingham.

Plus malheureux, Habib Beye a vu son contrat résilié avec la modeste formation de Doncaster, qu’il avait rejointe en février 2012. C’est dans cette même équipe que Lamine Diatta, un autre défenseur sénégalais, après un long périple, a terminé sa carrière en décembre 2011, sans pour autant disputer le moindre match. Ecarté de Stoke où il était capitaine, Abdoulaye Diagne Faye a trouvé refuse à Hull City où il retrouve une seconde jeunesse.

Meilleur buteur de l’équipe nationale avec 30 buts en 98 sélections, Henri Camara a dû s’exiler dans le championnat grec, après avoir connu de nombreux clubs anglais. En 2010, il rejoint Atromitos FC, avant de singer à Panatolikos en 2011.

Après la trentaine, les joueurs sénégalais perdent immédiatement leurs jambes. Ils finissent dans des formations inférieures où ils attendent la fin de leur carrière. D’où la lancinante question sur l’âge réel de ces derniers. D’autant plus qu’avec le même âge, des footballeurs comme Samuel Eto’o ou encore Didier Drogba continuent de faire des merveilles au premier plan, attirant même l’attention des grosses écuries d’Europe. A 34 ans, Drogba a ainsi récemment suscité l’intérêt des dirigeants du club turc de Galatasaray, qui ont convaincu le joueur ivoirien de rejoindre leur effectif pour un dernier challenge.


Nouvelle destination des footballeurs sénégalais: Les chasseurs de primes à l’assaut de la Russie

 

La Russie semble être le championnat du moment. Malgré ses conditions climatiques extrêmement rudes, Russie Premier League(Rpl)  attire de plus en plus les footballeurs sénégalais.  Aujourd’hui, la tendance est tout autre, car ce sont de jeunes joueurs qui préfèrent s’exiler dans le froid russe, au prix des pétrodollars.  Moussa Konaté, Ibrahima Baldé (Kuban Krasnodar) et Dame Ndoye (Lokomotiv de Moscou) entre autres. Qui sera le prochain ? Le choix de ces derniers de rejoindre ce championnat n’a pas convaincu plus d’un  au Sénégal où certains soutiennent qu’ils ont privilégié l’aspect financier, au détriment de leur carrière.

Et si l’avenir du football se trouverait désormais en Russie ? Jamais ce championnat n’a connu un engouement qui attire autant les footballeurs sahéliens, voir une telle médiatisation. En effet, depuis quelques années, les richissimes hommes d’affaires de ce pays ont massivement  investi le domaine du foot. Aujourd’hui, Anzi Makhatchkala et Zénith Saint-Pétersbourg symbolisent le réveil du football russe. Ces deux clubs ont fait venir de grands  joueurs comme Samuel Eto’o, Lassana Diarra, Mbark Boussoufa, Christopher Samba(Anzi), de Hulk, Witsel, Danny, Bruno Alves(Zenith).

Les pétrodollars circulent et la tentation devient de plus en plus forte pour les jeunes joueurs qui ont encore à prouver. Et dans ce registre, figure une bonne partie de footballeurs sénégalais. Au terme des jeux olympique lors desquels le Sénégal avait fait un bon parcours (quart de finaliste), de nombreuses  opportunités s’offrent aux jeunes Lions de la téranga.

Les sénégalais devront encore patienter

Meilleur buteur sénégalais avec cinq réalisations, Moussa Konaté avait les plus grosses écuries à ses pieds et faisait n’être chez certains sénégalais un rêve de voir enfin un Lion évoluer au haut niveau. Mais que nenni ! Contre toute attente, l’ancien joueur de Maccabi-Tel Aviv cède aux sirènes des pétrodollars russes et rejoint la modeste formation de Kuban Krasnodar.

Il sera rejoint par Ibrahima Baldé, qui quitte Ossasuna, mais également de Dame Ndoye qui débarque au Lokomotiv Moscou. Meilleur buteur du championnat danois, le Thiéssois pouvait avoir mieux, avec notamment de nombreuses offres en Europe. Récemment, le jouer du Casa Sport Aliou Coly a failli signer dans ce championnat, mais son agent n’a pas voulu le balancer dans un club de ligue 2 qui s’intéressait au meilleur joueur local du Sénégal en 2012. C’est tout le contraire de l’ancien joueur de Touré Kunda Dame Diop qui a posé ses valises au FC Ural en ligue2 russe. Pour de nombreux analystes, ces jeunes au sommet de leur carrière, pouvaient rejoindre des championnats plus relevés, afin de mieux s’affirmer.

Exode vers la Russie, une méthode d’assurer les arrières

Il était dit que les sénégalais devront encore attendre pour voir un des leur évoluer sous les couleurs d’une des grosses cylindrées européennes comme Yaya et Kolo Touré à Manchester ou Alex Song au Barça.  Au moment où ces derniers jouent les premiers rôles sur la scène européenne, remportent des trophées prestigieux avec leurs formations respectives,  nos pauvres Lions pensent déjà à soigner leurs assises financières. En acceptant de rejoindre la Russie, ces jeunes ont privilégiés l’aspect financier, au détriment de leur carrière. Cette génération vient ainsi marcher sur les traces d’un certain Baye Ali Ibra Kébé, ancien international qui avait évolué à l’époque sous les couleurs d’Anzi Makhachkala. Mais c’était bien avant que le club ne soit racheté en 2011 par le milliardaire Suleyman Kerimov.

En plus des dures conditions climatiques, le niveau du championnat est à parfaire. Toutefois, ce dernier peut également servir de tremplin pour  rebondir dans un club plus huppé. Mais vu les stars qui rallient massivement l’Europe de l’Est, notamment la Roumanie, l’Ukraine entre autres, il devient nécessaire de se demander si l’avenir du football ne se trouve pas désormais en Russie.


 

 


Démarrage prochain des travaux du pont de Ndioum, l’espoir renaît, mais … ?

Le premier ministre du Sénégal Abdoul Mbaye a procédé dimanche la pose de la première pierre du futur pont de Ndioum, localité située dans le Nord du pays. Ce pas au combien symbolique vient ainsi redonner espoir aux milliers de gens qui traversent quotidiennement le Doué, du nom de ce bras de fleuve qui sépare la Commune en deux. En effet, la construction d’un pont sur le Doué est une vielle doléances des populations. Ainsi, à travers un financement américain du Millenium Challenge Accouint (MCA), c’est l’espoir de tout une Commune qui a fini de renaître. Pour la circonstance, le chef du gouvernement a fait le déplacement avec l’ambassadeur américain à Dakar, Lewis Lukens. Toutefois, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Car les belles paroles suaves, les ndioumois en ont tellement entendus. C’est tellement beau de procéder à des poses de pierre, mais les actes ne suivent souvent pas. Et c’est une pratique bien connue de nos dirigeants. Les plus âgés vous diront que les gens, surtout les politiciens parlaient du pont de Ndioum depuis l’époque Seghorienne. Juste pour vous dire que l’attente à été longue. Le Doué est un facteur non négligeable dans la vie des riverains. Grace à ses eaux poissonneuses, la pêche s’y développe. Il rend également possible l’agriculture, avec notamment la cuvette rizicole, mais aussi les cultures de décrue. Toutefois, il est également perçu comme obstacle pour les populations. Dans la partie du Walo, de nombreux villages qui dépendent presque de Ndioum, se trouvent dans un enclavement. A cela, s’ajoutent d’autres contraintes liées à la traversée, surtout en période hivernale ou durant campagne agricole. Que dire des pertes en vies humaines ? Combien de personnes ont perdues la vie en tentant de franchir le Doué ? Combien de familles qui pleurent encore la perte d’un des leurs ? Et l’Etat dans tous cela ? Alors, fini le temps des promesses et des discours harangueurs. Aujourd’hui, les populations exigent plus de considération. Il faut passer à l’acte qui se traduira forcément par le démarrage des travaux. Et cela, le plus rapidement possible. La forte mobilisation dimanche dernier des populations à Ndioum pour accueillir le premier ministre et sa délégation, traduit le désir manifeste de ces dernières à voir enfin la concrétisation d’un rêve. Un pont sur le Doué est plus qu’une nécessité. Sa réalisation permettra un désenclavement total de l’Ile à Morphil, mais sera également un grand soulagement pour ces populations qui, avec la peur au ventre, bravaient quotidiennement le Doué. Monsieur le premier ministre, les ndioumois apprécient votre acte à sa juste valeur. Mais ils vous attendent dans 20 mois (la durée des travaux selon les autorités). Mais cette fois-ci, pour la pose de la « dernière pierre ».


Bonne récolte de riz attendue à Ndioum: les cultivateurs respirent la confiance

A un mois de la récolte, les cultivateurs de riz dans la vallée du fleuve Sénégal  peuvent déjà se frotter les mains. Pour cette présente campagne agricole, une  production assez importante de riz paddy est attendue. Dans la commune de Ndioum où des centaines d’hectares sont exploités, la confiance a fini de gagner certaines familles. Les champs sont dans la phase terminale et par miracle, les oiseaux jadis ennemis redoutables de ces pauvres paysans, ne sont pas au rendez-vous cette année.

La récolte, étape si importante pour les cultivateurs après tant de mois de dur labeur, toutes les dispositions seront prises. De la confection des bâches à l’achat des sacs pour la production, les préparatifs sont déjà à une étape avancée.  Dans un mois, ce sera donc la récolte, période tant attendue par les nombreux Ndioumois, mais surtout des habitants des villages environnant, appelés communément « Lappa diaaro » en langue pulaar et qui se traduit par « moissonneuses batteuses ».

Ils seront  donc des milliers à quitter leurs villages situés dans l’Ile à Morphil pour un séjour à Ndioum, le temps que durera la récolte. Pendant au moins deux à trois mois, Ndioum sera le point d’attraction. Un véritable boom pour l’économie de cette localité, avec notamment l’achat d’une importante quantité de paddy par des privés, qui vont à leur tour l’acheminer dans d’autres contrées. La commune de Ndioum est située dans le département de Podor, région de Saint-Louis. La population s’active essentiellement  dans l’agriculture et l’élevage.


Ndioum: Les fortes inondations dans le Walo menacent le bétail

La remonté du fleuve Sénégal a occasionné des dégâts considérables dans la commune de Ndioum (nord du Sénégal), principalement dans la partie dite Ndioum walo. Dans cette localité, les eaux du fleuve ont envahi les terres, au point d’engloutir tout ce qui est pâturage. D’où l’inquiétude des nombreux bergers qui ne savent plus où se donner la tête. Les vastes prairies, fruit des fortes pluies durant la période hivernale, n’ont pas résisté à la déferlante bleue. La foret inondée, les bêtes survivent difficilement. Face à une telle situation, beaucoup de bergers préfèrent envoyer leurs troupeaux dans le Diéri, zone plus vaste et qui ne connait pas les inondations.

Autre problème causé par cette montée des eaux du Fleuve Sénégal, l’inaccessibilité des villages situés dans l’Ile à Morphil. Les rares pistes en latérite qui reliaient ces villages à la commune de Ndioum deviennent impraticables.


Je suis indigné !

Pays de la Téranga ! A-t-on l’habitude de dire. L’hospitalité, voila ce que traduit le mot « Téranga », employé en Wolof, la langue de Mame Kocc Barma. Mais cette hospitalité tant vanter au pays de Pére Léo, les pauvres supporters ivoiriens venus nombreux assister au match Sénégal – Cote d’Ivoire du samedi dernier ne l’on pas senti.  Des supporters surexcités ont semé la zizanie dans les gradins, alors que  Didier Drogba avait  fini de sceller le sort des lions, en réalisant un retentissant doublé dans l’antre de Léopold Sédar Senghor. L’arbitre met fin à la rencontre, alors qu’il restait 20 minutes à jouer.

Qu’a-t-on retenu des déclarations d’avant match, magnifiant les liens d’amitié et de fraternité qui unissent les deux nations ? D’après tous, la non participation du Sénégal à cette coupe d’Afrique des nations marquera-t-elle la fin du football ? Ne peut-on pas perdre dans la dignité et l’esprit de fair-play ?

Le seul tort de la Cote d’Ivoire, c’est d’avoir gagné. Mais cette victoire des éléphants  est plus que méritée.  Ils sont venu a Dakar pour gagner et ils l’ont fait de fort belle manière. La mèche étant dite, il fallait se rendre à l’évidence et féliciter l’adversaire. Les troubles et autres manifestations n’y changeront rien. Sinon ternir l’image du foot sénégalais déjà moribond.

En envahissant le terrain, les supporters sénégalais n’ont pas mesuré la gravité de leur acte.  Des sanctions vont sûrement tomber et ce serait que justice. Car des  comportements de ce genre sont à bannir. Les instances dirigeantes doivent sévir sans état d’âme. Amener les nations affiliées à respecter les normes internationales dans les stades.

Le Sénégal qui se trouve dans une phase de reconstruction après la débâcle de Bata, ne mérite pas vraiment cela. Si nous sommes arrivés à cette situation, les responsables du football sénégalais ne peuvent s’en vouloir qu’à eux même. Que d’amateurisme et d’insuffisances ! Après chaque campagne, sans diagnostic profond ou analyse pointue, on change l’équipe dirigeante. Dans la foulée, on s’empresse d’en trouver un « messie », parfois sans une connaissance assez avérée du milieu. Une vraie rupture s’impose pour espérer faire des résultats et intégrer le ghotta des géants d’Afrique. Le potentiel ne manque pas, mais il faut des hommes à la dimension de l’équipe nationale. Il ne sert à rien de gaspiller l’argent du pauvre contribuable, alors que les résultats escomptés ne suivent pas. Il est temps de marquer une pause et revoir les choses.  De  véritables assisses du foot sénégalais s’imposent.

 


La traversée à bord des pirogues privées à Ndioum, une activité qui rapporte

Avec les difficultés que connaissent les populations de la commune de Ndioum, localité située au nord du Sénégal, dans la région de Saint-Louis, la traversée avec les pirogues privées semble devenir une aubaine pour certains jeunes.  Dans cette localité coupée en deux par le Doué, un des bras du fleuve Sénégal, où les gens sont obligés de traverser quotidiennement, certains privilégiés ne manquent pas d’initiatives. Aujourd’hui, trois embarcations appartenant à des particuliers assurent la navette. Très contestée au début, cette activité a conquis beaucoup de clients. « Je pense que c’est une bonne idée de leur part et cela permettra aux gens de traverser en toute sécurité, sans bousculade, ni surcharge », témoigne Alassane Dème, venu de Thiélaw, à une cinquantaine de kilomètres de Ndioum.

« Senegalese pirogue », par slosada

Dans ces embarcations, la sécurité est presque garantie. Le nombre à bord ne dépasse pas dix personnes, ce qui permet aux usagers de traverser avec l’esprit tranquille.  « Cela fait maintenant 3 ans que je travaille ici comme passeur, mais je n’ai jamais eu de problème. Je respecte les normes et tout se passe bien entre les passagers et moi », tonne Baye Diop, un des jeunes passeurs, recrutés  par les propriétaires  embarcations.

Si au niveau du bac les gens ne payent rien comme taxes, au niveau des pirogues privées, il faut débourser 100 francs, à l’aller comme au retour. Ce que certains riverains ne cessent de décrier. « Nous apprécions le  travail remarquable des piroguiers car la sécurité y est, mais nous jugeons les prix chers », regrette une ménagère. Mais pour Thiama, un autre passeur, les prix sont raisonnables. « Nous sommes des jeunes et nous n’avons pas d’autres activités. En plus nous fournissons beaucoup d’efforts, surtout en période hivernale où  le Doué augmente de volume », argumente-t-il.

Malgré la cherté des tarifs, nombreux sont ceux qui empruntent les embarcations privées. Ce qui fait l’affaire des passeurs qui se frottent les mains. « En moyenne, je gagne jusqu’à 5000 francs par jour. Par contre, le lundi, jour du marché hebdomadaire et avec les pannes récurrentes du bac, je me retrouve avec Le double », avoue Baye Diop. Ces pirogues, appartenant à des particuliers assurent cette activité depuis presque quatre ans. Ils ne versent aucune taxe et chacun travaille pour son chef. « Nous sommes tous des fils de pêcheurs. Nous utilisons nos muscles pour affronter le fleuve sans l’aide de personne. Donc je ne vois pas le sens de vouloir nous faire payer des taxes », se justifie Thiama.

Bientôt un pont sur le Doué

Très appréciées, ces embarcations privées restent avec le  bac, les moyens de transport les plus sûrs, car  garantissant une sécurité totale. Elles rappellent la période où des vedettes assuraient la traversée à Ndioum.  Activité qui n’avait malheureusement pas duré, car les taxes imposées par ces derniers ne convenaient pas aux usagers. Ce qui avait précipité leur départ en fin 1996.

Aujourd’hui, les passeurs se font des soucis sur leur avenir, avec notamment la réalisation prochaine d’un pont sur ce bras du fleuve Sénégal. C’est  donc tout une activité qui va disparaître, au grand désarroi de ces passeurs. « Nous n’avons pas le choix car nous sommes tous de la localité. Mais nous souhaitons que les autorités  locales pensent à nous, en nous impliquant dans les travaux de ce futur pont. Histoire de nous compenser en quelque sorte », plaide Baye Diop.